Introduction l Imprégnation l Domestication l Débourrage l Dressage

JOURNAL D'UN DRESSEUR  1992

COMMENTAIRES
Durant 3 mois, j'ai effectué un déplacement en France dans la Creuse chez un éleveur de bovins, porcs et chevaux. A l'origine, le troupeau de chevaux croisés avec une jument de selle et un cheval de trait percheron, s'étant très vite agrandit, une vingtaine d'équidés « demi-lourds » étaient devenus économiquement non viables. L'éleveur « Jean Claude » décide alors de faire intervenir un dresseur pour leur éviter la boucherie et leur donner une chance dans le tourisme.

Au moment de la prise en main par le dresseur, les chevaux vivent dans les prés au même titre que les vaches, à demi-sauvages. Ils ne sont approchés que de très loin pour les changements de pâtures et n'ont jamais été touchés par la main de l'homme, sauf l'étalon et la plus vieille des juments, « Gaby ». Ils se reproduisent seuls, (certains sont séparés du troupeau quand les juments sont pleines ou quand les jeunes poulains se battent).
L'étalon « Ramos » règne en maître incontesté sur toute sa descendance. Hormis l'activité de domestication des chevaux en âge d'être dressés, c'est toute une prise en charge sanitaire de l'élevage qui doit être réalisée. Le comportement du dresseur et celui de la population locale, au sujet du but final donné à cette action sont aussi abordés. Ce sont des extraits de mon carnet de note que je vous livre aujourd'hui, avec ses espoirs, ses craintes, sa patience, ses interrogations, ses satisfactions et surtout la passion des chevaux.

Vincent Folatre

* « Dans la majorité des tribus indiennes, la brutalité ne semble pas avoir relevée des méthodes d'approche de l'animal . »

Le chef Enfant-Bison-Longue-Lance commente ainsi l'approche d'un poulain ou d'un cheval sauvage :

* « C'est un fait étrange qu'un cheval sauvage, aux premiers abords, ne réagisse pas à la gentillesse. Il doit d'abord être traité avec une certaine autorité, mais sans brutalité. Puis, une fois que l'on est parvenu à l'approcher et le toucher, il n'y a que l'extrême gentillesse qui peut gagner sa confiance ».

Nous vérifierons dans mon journal de bord que cette phase prononcée par un Amérindien, au 19 e siècle sur un autre continent, est toujours d'actualité.

* FRANCHINI Maria « Les indiens d'Amérique et le cheval » Edition Zulma